lundi 1 octobre 2018

A la mémoire de notre cher Azouz, Paix à son âme

              

                  A la mémoire de notre Cher Azouz, Paix à son âme


                                   




Abdelaziz Lasram nous quitta le 31 janvier 2017, laissant dans le cœur de ses proches, de ses amis et de tous ceux qui l’ont connu un grand vide. Voici, en peu de mots, quelques  précisions sur la vie de celui qui, jouissant d’une large popularité, aimé unanimement, apprécié par tout le monde, fut l’exemple même de l’altruisme, de la courtoisie et de l’accomplissement du devoir. Né le 25 mars 1928 à Tunis (rue du Pacha) dans une famille notable, il est le fils de Mohamed Chedli ben Belhassen Lasram. Sa mère, Safia, est la fille de l’Illustre Cheikh et   Imam Mohamed Tahar Ben Achour, ancien recteur de l’Université zeïtounienne.
 Azzouz mena ses études primaires à la Marsa puis ses études secondaires au Lycée Carnot et au Lycée Alaoui. Il obtint son baccalauréat à Aix en Provence (1951) avant de poursuivre ses études supérieures à Paris, où il décrocha le diplôme de licence à la Faculté de droit. Il entra à l’Ecole d’administration nationale (ENA) où il passa deux années, de 1956 (promotion 18-juin) jusque en 1958, côtoyant Michel Rocard (qui sera plus tard, durant le deuxième mandat de F. Mitterrand, Premier Ministre (1988-1991) puis premier secrétaire socialiste (1993-1994)) et Jacques de La rosière (homme d’exception qui a été notamment directeur général du Fonds monétaire international (1978-1987) et gouverneur de la Banque de France (1987-1993). L’un et l’autre furent ses camarades de promotion avec lesquels il se lia d’amitié. Dans son livre, « 50 ans de crises financières », Jacques de La rosière cite parmi ses meilleures connaissances « … le merveilleux Abdelaziz Lasram, Tunisien, ancien élève de l’ENA qui devient, dit-il, un ami fidèle. » (1)
De retour en Tunisie, Azouz occupa plusieurs postes administratifs, d'abord au sein du Ministère des Affaires étrangères (missions à l'Ambassade de Tunisie à Moscou et à Paris) puis à celui des Finances et du Plan. Il a été également à la tête de la Banque Nationale Agricole (BNA) et fut nommé, en 1974, dans le gouvernement de Hédi Nouira, ministre de l’Economie nationale. (Ce Ministère chapeautait à l'époque les finances, l'industrie et le tourisme). Il y resta jusque en 1977, date à laquelle il démissionna, refusant de cautionner la surenchère menée par le gouvernement face à la centrale syndicale. De nouveau investi, en 1980, de la charge de ministre de l’Economie (gouvernement de Mohamed Mzali) , il remit une seconde fois sa démission en 1983, en raison de la suppression des subventions de la caisse de compensation de certains produits de première nécessité, notamment le pain, avec, à l’appui, un plan sur dix ans visant l’extinction définitive de cette caisse, ce qu’il considéra comme impopulaire et susceptible de porter un coup sérieux à la paix  sociale. Il avait vu juste, puisque trois mois plus tard éclatèrent « les émeutes du pain ».
Pratiquant plusieurs activités sportives (chasse au petit gibier et pêche à la traîne), il joua au football dans les catégories jeunes du Club africain dont  il prit la direction, à deux reprises, en 1964-66 et en 1971-77, en y instaurant un esprit de rectitude et de discipline. Durant ses deux mandats, l’équipe de football du Club Africain connut ses meilleurs moments, ayant rapporté trois championnats, quatre coupes de Tunisie, la coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe en 1971 et, à trois reprises, la coupe du Maghreb des clubs champions (1974-1976). (2)

Le souvenir de notre cher Azouz demeurera indélébile et pour toujours au fond de nos cœurs. Que Dieu le reçoive en sa Miséricorde.
                                                                               



(1)   Jacques de La rosière, « 50 ans de crises financières », éd. Odile Jacob, Paris, 2O16, p. 52 ; Mounir Charfi, « Les Ministres de Bourguiba, 1956-1987 », éd. L’Harmattan, Paris 1989.
(2)    Khélil ChaÏbi, « Les Gloires du Club Africain », éd. Khélil ChaÏBI ? Tunis 2009, p. 144 ; cf. Sadri Sioud, Qui était Azouz Lasram, in « Leaders News », 31 janvier 2017 ; cf. Rafâa Ben Achour, Adieu Azouz, adieu le plus illustre des Clubistes, in « Leaders News », 1er février 2017.


                                                                                Khaled Lasram,  2 /2/2017

 



Azzouz Lasram, une personne affable et courtoise, à la conversation agréable,  fidèle à ses proches et à ses amis

Malgré les exigences de ses charges et les lourdes responsabilités qui lui incombaient, Azouz ne manquait pas de rendre de fréquentes visites à ses proches parents. Il avait ainsi l’esprit de famille et aimait partager ses meilleurs moments avec les siens.

L’amitié qu’il vouait particulièrement à mon père était exemplaire et l’attachement profond qu’il témoignait, depuis sa tendre enfance, à cet oncle tant aimé, s’affermit avec le temps.

A toute heure et en toutes circonstances, il venait chez nous, accompagné par sa merveilleuse épouse, Marie-Hélène, qui trouvait, auprès de ma mère, un certain réconfort et une entente partagée.

Azouz égayait nos soirées d’hiver avec ses histoires amusantes, ses propos toujours drôles et nous relatait, dans le menu, les maintes péripéties, quelquefois tumultueuses, auxquelles il s’est confronté durant sa longue carrière.

Que de pensées m’effleurent en me rappelant ce passé et en me remémorant avec tant d’émotion, ces agréables souvenirs.

Mais il est de ces absences que personne ne peut combler, et le départ de notre cher cousin, sans doute pour un monde meilleur, laissera dans notre cœur et dans celui qui l’ont connu, un immense vide et une lourde et cruelle perte.