Khaled Lasram, Professeur et Artiste plasticien

lundi 18 juillet 2022

« Le 4ème pouvoir »- pièce théâtrale qui a eu lieu mercredi 22 juin à l’Espace culturel du 4^ème Art (Tunis, avenue de Paris)- est une avant-première jouée par le jeune et talentueux comédien Khaled Houissa, sur une idée de Néji Zeiri et une mise en scène de Abdelkader Ben Saîd.

« Ali » est embauché en tant que journaliste professionnel. Croyant à la rectitude de sa noble mission en tant que rapporteur d’événements, il se propose pour principale tâche la dénonciation des incohérences et des injustices et à défendre les droits des démunis et des opprimés. Il ne tarde pas cependant à s’affronter à la réalité d’un système corrompu, régi par des administrateurs imbus de leur pouvoir, irresponsables et pervertis. Constamment soumis à des agissements avilissants, découragé, voué à l’échec, le seul moyen de s’en sortir est de dénigrer ses propres convictions. Usant de flagorneries, d’adulations et de flatteries, susceptibles de satisfaire les bureaucrates soucieux de préserver leurs titres et leur fortune, il va suivre le vent qui tourne ; il retourne sa veste ! Une pièce tellement bien interprétée à voir absolument et à ne pas rater.

Khaled Lasram

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"J'aime les arts dans leurs infinités: la peinture, l'architecture, la musique, la poésie et la littérature".

Le professeur Khaled Lasram est né le 1er août 1949 à Tunis. Son père enseignait l’histoire et la pensée islamique à la Zitouna puis au lycée du Pacha, et sa mère, ancienne élève du lycée de Mont Fleury, était passionnée de lecture et jouait avec talent du piano. L'enfant reçut de ses deux parents le goût pour l'art et l'attrait pour la langue arabe et le français.

Après avoir suivi le cycle primaire au Kram, puis secondaire au lycée de Carthage (1) et au lycée Alaoui, il étudia durant quatre années à l’Institut technologique d’Art d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis (1971-1975) (2). Il s’inscrivit à l’Université de Paris I -Panthéon-Sorbonne et participa activement aux séminaires et à des colloques d’Histoire de l’Art moderne menés par le professeur Jean Laude (poète, ethnologue, critique et historien de l’art français, spécialiste des arts de l’Afrique noire). En 1981, il avait obtenu une thèse de doctorat sous la direction de cet éminent professeur qui fut pour lui un grand ami et qui l’avait assisté de près dans ses recherches.

Il réintégra l’Ecole des beaux-Arts de Tunis (ISBAT) (anciennement appelée ITAAUT) en tant qu’enseignant en Histoire de l’Art, accédant successivement aux grades d’assistant (1982), de maître assistant (1987), de maître de conférences (1998) et de professeur de l’enseignement supérieur (2004). Ses cours concernaient aussi bien le domaine des arts plastiques que celui de l'artisanat, de la décoration d'intérieurs et du design graphique et industriel. Partant d'une étude exhaustive des principaux courants et tendances qui ont marqué l'histoire des arts occidentaux, il élargit son champ d'investigation en analysant les différentes expressions artistiques d'actualité telles qu'elles se manifestent dans certains pays arabes et particulièrement en Tunisie.

Parallèlement à son activité d'enseignant, Khaled Lasram publia une série d'articles dans des revues culturelles, et notamment un ouvrage sur un pionnier de la peinture tunisienne: Abdelaziz Ben Raïs (2006). Il est surtout connu en tant qu'artiste plasticien. Depuis sa première participation à l'exposition "Jeune peinture", groupant les jeunes diplômés de l'ITAAU (XIIè festival de Carthage, juillet 1975), il se manifesta d'une manière assez régulière dans diverses expositions annuelles et collectives et organisa en tout cinq expositions personnelles: "Symphonie bleue" (1990), "Kaléidoscope" (1993), "Eclats de signes" (2007), " Rythmes et Vibrations" (2009), "Tracés évocatoires" (2015).

(1) Durant son passage au Lycée de Carthage, son professeur de dessin, Jean-Louis Pion (1931-2017), qui allait devenir par la suite directeur honoraire des cours du soir à l'Académie des Beaux-arts de Tournai, l'encouragea et l'initia à l'art moderne.

(2) Entamant ses études supérieures, il entra à l'ITAAUT où sa vocation l'avait conduit; il y passa quatre années. Parallèlement aux cours magistraux, il fréquenta l'atelier de peinture dirigé successivement par Hédi Turki, A. Ben Mahmoud et H. Chebil. Ses travaux ont toujours reçu l'approbation de ces trois maîtres qui l'encouragèrent et l'initièrent aux méthodes d'organisation de l'espace pictural, de la distribution des couleurs et à l'expression des formes sensibles.

Parmi les enseignants responsables des cours théoriques qui ont eu le plus d'impact sur lui, citons en particulier Abdelmajid Nabli, ancien directeur du Musée archéologique de Carthage, spécialiste des vestiges puniques et romains de Tunisie et Abdelaziz Daoulatli, Docteur d'état en Histoire de l'Art arabo-islamique et auteur de plusieurs ouvrages, notamment "La Mosquée Zitouna", (retraçant l'histoire architecturale de ce grand monument) et "Tunis sous les Hafsides, évolution urbaine et activité architecturale, INAA, 1976.

En parallèle, Khaled Lasram s'est constamment nourri de lecture d'ouvrages et de revues d'art disponibles à la bibliothèque de l'Institut, ce qui lui permit d'enrichir ses connaissances sur les principaux courants esthétiques du XIXème et XXème siècle.