A la mémoire de notre
Cher Azouz, Paix à son âme
Abdelaziz Lasram nous quitta le 31 janvier 2017, laissant
dans le cœur de ses proches, de ses amis et de tous ceux qui l’ont connu un
grand vide. Voici, en peu de mots, quelques
précisions sur la vie de celui qui, jouissant d’une large popularité,
aimé unanimement, apprécié par tout le monde, fut l’exemple même de
l’altruisme, de la courtoisie et de l’accomplissement du devoir. Né le 25 mars
1928 à Tunis (rue du Pacha) dans une famille notable, il est le fils de Mohamed
Chedli ben Belhassen Lasram. Sa mère, Safia, est la fille de l’Illustre Cheikh
et Imam Mohamed Tahar Ben Achour, ancien
recteur de l’Université zeïtounienne.
De retour en Tunisie, Azouz occupa plusieurs postes
administratifs, d'abord au sein du Ministère des Affaires étrangères (missions à l'Ambassade de Tunisie à Moscou et à Paris) puis à celui des
Finances et du Plan. Il a été également à la tête de la Banque Nationale Agricole
(BNA) et fut nommé, en 1974, dans le gouvernement de Hédi Nouira, ministre de l’Economie nationale. (Ce Ministère chapeautait à l'époque les finances, l'industrie et le tourisme). Il y resta jusque en 1977, date à laquelle il
démissionna, refusant de cautionner la surenchère menée par le gouvernement
face à la centrale syndicale. De nouveau investi, en 1980, de la charge de ministre de
l’Economie (gouvernement de Mohamed Mzali) , il remit une seconde fois sa démission en 1983, en raison de
la suppression des subventions de la caisse de compensation de certains
produits de première nécessité, notamment le pain, avec, à l’appui, un plan sur
dix ans visant l’extinction définitive de cette caisse, ce qu’il considéra
comme impopulaire et susceptible de porter un coup sérieux à la paix sociale. Il avait vu juste, puisque trois
mois plus tard éclatèrent « les émeutes du pain ».
Pratiquant plusieurs activités sportives (chasse au
petit gibier et pêche à la traîne), il joua au football dans les catégories
jeunes du Club africain dont il prit la direction, à deux reprises, en
1964-66 et en 1971-77, en y instaurant un esprit de rectitude et de discipline.
Durant ses deux mandats, l’équipe de football du Club Africain connut ses
meilleurs moments, ayant rapporté trois championnats, quatre coupes de Tunisie,
la coupe du Maghreb des vainqueurs de coupe en 1971 et, à trois reprises, la
coupe du Maghreb des clubs champions (1974-1976). (2)
Le souvenir de notre cher Azouz demeurera indélébile et pour
toujours au fond de nos cœurs. Que Dieu le reçoive en sa Miséricorde.
(1) Jacques de La rosière, « 50 ans
de crises financières », éd. Odile Jacob, Paris, 2O16, p. 52 ; Mounir
Charfi, « Les Ministres de Bourguiba, 1956-1987 », éd. L’Harmattan,
Paris 1989.
(2)
Khélil
ChaÏbi, « Les Gloires du Club Africain », éd. Khélil ChaÏBI ?
Tunis 2009, p. 144 ; cf. Sadri Sioud, Qui était Azouz Lasram, in
« Leaders News », 31 janvier 2017 ; cf. Rafâa Ben Achour, Adieu
Azouz, adieu le plus illustre des Clubistes, in « Leaders News », 1er
février 2017.
Khaled Lasram, 2 /2/2017
Khaled Lasram, 2 /2/2017
Malgré les exigences de ses charges et les lourdes
responsabilités qui lui incombaient, Azouz ne manquait pas de rendre de
fréquentes visites à ses proches parents. Il avait ainsi l’esprit de famille et
aimait partager ses meilleurs moments avec les siens.
L’amitié qu’il vouait particulièrement à mon père était
exemplaire et l’attachement profond qu’il témoignait, depuis sa tendre enfance,
à cet oncle tant aimé, s’affermit avec le temps.
A toute heure et en toutes circonstances, il venait chez
nous, accompagné par sa merveilleuse épouse, Marie-Hélène, qui trouvait, auprès
de ma mère, un certain réconfort et une entente partagée.
Azouz égayait nos soirées d’hiver avec ses histoires
amusantes, ses propos toujours drôles et nous relatait, dans le menu, les
maintes péripéties, quelquefois tumultueuses, auxquelles il s’est confronté
durant sa longue carrière.
Que de pensées m’effleurent en me rappelant ce passé et en me
remémorant avec tant d’émotion, ces agréables souvenirs.
Mais il est de ces absences que personne ne peut combler, et
le départ de notre cher cousin, sans doute pour un monde meilleur, laissera
dans notre cœur et dans celui qui l’ont connu, un immense vide et une
lourde et cruelle perte.