samedi 5 octobre 2019

Hommage à la Première Dame de Tunisie



"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants".
                                                                                                     Jean d'Ormesson


Dernier Hommage en l’honneur de la Première Dame de Tunisie, Chedlia-Sayda Farhat Caïd Essebsi


« On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et une autre moitié à quitter ceux qu’on aime » (« Tas de pierres », poème de V. Hugo)






Bien des êtres qui nous sont chers nous ont quittés pour un monde meilleur, laissant derrière eux un grand vide ; et voilà que, récemment, j’ai reçu la triste nouvelle du décès d’un être qui m’est aussi proche et aussi aimable ! Cette tristesse, je la partage unanimement avec tous mes compatriotes, car il s’agit de la disparition de la Première Dame de Tunisie.
Par-delà le chagrin qui m’affecte profondément et qui affecte tous les Tunisiens, je retiens les moments heureux passés, depuis ma prime jeunesse, à côté de cette grande dame que j’ai toujours vénérée.
Madame Chedlia-Saïda Caïd Essebsi, née Farhat, à laquelle j’ai toujours eu une immense dette de gratitude, m’a toujours bien accueilli. Cousine germaine de ma mère et très attachée à  elle, fidèle à sa mémoire, elle n’a cessé, jusqu’à ses derniers instants, de me combler de ses bienfaits et de m’entourer de son infinie gentillesse. Car elle avait véritablement une grande âme ! Appréciée pour sa générosité sans borne et pour sa bienveillance, elle avait le cœur sur la main, toujours disposée à donner largement sans compter, surtout à ceux des plus nécessiteux et des plus démunis.
Tout ce qu’elle a avancé en ce monde, pour le salut de son âme,  elle le retrouvera auprès de son Seigneur ! Elle vient de rejoindre son fidèle compagnon, Si El-Béji, un grand homme qui fait honneur à la Tunisie et à côté duquel elle avait vécu plus d’une soixantaine d’années. Que Dieu, le Clément, leur accorde sa Miséricorde et son Pardon.

                                                                 Khaled Lasram, 15 septembre 2019



A Semia Djaït Ben Achour

Chère Mimi, Je sais que les paroles sont impuissantes à porter la consolation. Je voudrais simplement qu'il te soit doux de te sentir entourée de tant d'amour et d'affection par toutes les personnes de notre famille et par tes amis qui te sont fidèles. Nous avons perdu, crois-moi, chère Mimi, cet être précieux et si cher que fut Hachem, car nous connaissons tous si bien ses qualités et ses vertus innombrables, sa retenue, sa discrétion et ses bonnes manières. Il était surtout, à ton égard, plein de soins, de complaisance et d'amabilité.
Issu d'une double ascendance chérifienne, à la fois paternelle et maternelle, que son âme puisse donc trouver, grâce à la Clémence et à la Miséricorde de notre Seigneur, félicité et béatitude auprès de ses vénérables aïeuls ; Amen.
                                                                                                            Ton cousin Khaled



Quelques mots émouvants suite à la perte de ma cousine Hala Ben Achour Abd al-Kafi

Voici déjà quarante jours que notre chère Halloula nous a quitté, certes pour un monde meilleur. C'est une immense perte d'un si grand cœur, d'une si grande âme. Tout le monde appréciait, à l'unanimité, son humeur riante et joyeuse, son infinie générosité. Elle nous recevait toujours avec magnificence. Elle était unique et incomparable! Mais c'est la pensée fidèle qui prolonge la vie de ceux que nous aimons et ceux qui l'ont connue parmi ses proches et ses amis garderont d'elle le doux souvenir de sa bonhomie, de son accueil charmant et de ses dons exceptionnels.  




                                    HOMMAGE A LA PRINCESSE AZIZA 


                                                 

 

La Princesse Aziza Bey, si chère à nos cœurs, vient de nous quitter. C’est une grande   perte pour ses proches et pour tous ceux qui l’ont connue. Exemple même  d'amabilité, de compassion et d’altruisme, sa haute naissance, sa beauté, ses vertus, toutes  les qualités innées qu’elle portait en elle, en faisaient une véritable princesse digne de son rang.

 C’est au palais de Carthage-Dermech (accueillant aujourd’hui l’école des cadres supérieurs de l’enfance) qu’elle vint au monde, un 1er décembre 1931, quelques mois après la disparition de son père Mohamed. Ezzeddine. Celui-ci était le fils aîné de S.A. Mohamed Habib Bey qui régna de 1922 à 1929. Son frère benjamin, Mohamed Al-Amine, le dernier souverain Husseinite, fut déposé en 1957 avec l’avènement de la République.




 La jeune princesse, conformément aux usages établis à l’époque par les familles alliées, fut promise à mon oncle Si Hamadi Lasram. Le mariage  a été célébré en 1952. Elle découvrit en son nouveau mari, qu’elle connaissait alors si peu, un homme à l’esprit pondéré, fort courtois et plein d’égard. En femme exemplaire, elle n’a cessé à son tour de lui vouer un attachement mêlé à la fois d’estime et d’admiration.




On découvrit en elle des qualités insoupçonnables : elle était humble et les gens l’admiraient. Elle avait surtout le sens de la famille. Très attachée à sa mère, La Sayda, sœur du martyr et grand leader Habib Thameur et à ses deux frères, Si Lahbib et Si Salah, elle entretenait aussi des relations imprégnées de bonté et de dignité envers les proches de son mari. Hospitalière et généreuse, sa maison était ouverte à tous ceux qui venaient y passer des moments agréables de détente et profiter, durant la belle saison, de la mer. N’ayant pas eu de sœur, elle se rapprocha de sa cousine paternelle, la Princesse Zeïneb, mariée à Si Mohamed Ben Raïs, qu’elle ne quittait jamais. Cette dernière était la fille unique de Mohamed Salah, dernier fils de SA Habib Bey, fin poète et connu pour ses idées patriotiques, qui décéda à l’âge de 43 ans  alors qu’elle n’avait à peine que quelques mois.

 Pleine de vitalité et de dévouement, notre chère disparue dépensait toute son énergie à aider les personnes indigentes, à fournir des besognes à  ceux  et à celles qui en avaient grand besoin, accomplissant bénévolement ces belles actions sans en attendre rien en retour. Elle s'implique même dans la vie sociale, participant à des événements caritatifs et  fréquentant surtout le centre de l’UNFT de la localité du Kram. (Cette association féministe œuvre pour les droits civils de la femme tunisienne, pour son éducation et sa formation professionnelle, présidée, à ce moment-là,  par la militante Mongia Ben Ezzeddine).   



                           

 Cette chère tante m’avait pris sous son aile, lorsque je perdis ma mère. Elle fut si proche de moi, si attentionnée, si prévenante qu’elle m’avait offert le plus beau cadeau de ma vie. Elle me présenta une charmante jeune fille qui allait  être ma future épouse. Mariage arrangé, disait-on, incompatible selon certains avec le changement des mentalités et l’évolution des mœurs. Cependant notre bienfaitrice a été ravie de voir notre union se  révéler aussi solide et heureuse. C'est encore elle qui s'occupe, jusqu’au moindre détail, de tous les préparatifs de mon mariage.




 Rien n’efface la présence d’une personne tant aimée. Mais n’est-ce pas doux et  consolant d’évoquer les heureux moments de ce beau passé ? 

Chère Princesse, je garderai de toi l’ineffaçable souvenir de ta bonté, de la grandeur de ton âme et de la noblesse de tes sentiments. Repose en paix auprès de ton fidèle et regretté époux, mon oncle Si Hamadi, qui nous a quitté trop tôt et qui fut pour moi le meilleur guide  et le plus précieux des amis.

(Mes pensées les plus affectueuses vont à mes chers cousins, Ezzeddine, Houda, Tarak et Taoufik, pour qui j’ai toujours été le frère aîné, ainsi qu’à leur respectable oncle, Si Lahbib, doyen de la famille beylicale, à ses fils Sami et Hatem et à sa nièce Rim). 

                                                                                                                                                                                                                          Khaled Lasram, 3 février 2022