« On
passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et une autre moitié à
quitter ceux qu’on aime » (« Tas de pierres », poème de V. Hugo)
HOMMAGE A LA PRINCESSE AZIZA
La Princesse Aziza Bey, si chère à nos
cœurs, vient de nous quitter. C’est une grande perte pour ses proches et
pour tous ceux qui l’ont connue. Exemple même d'amabilité, de compassion
et d’altruisme, sa haute naissance, sa beauté, ses vertus, toutes les
qualités innées qu’elle portait en elle, en faisaient une véritable princesse
digne de son rang.
C’est au palais de Carthage-Dermech (accueillant aujourd’hui l’école des cadres supérieurs de l’enfance) qu’elle vint au monde, un 1er décembre 1931, quelques mois après la disparition de son père Mohamed. Ezzeddine. Celui-ci était le fils aîné de S.A. Mohamed Habib Bey qui régna de 1922 à 1929. Son frère benjamin, Mohamed Al-Amine, le dernier souverain Husseinite, fut déposé en 1957 avec l’avènement de la République.
La jeune princesse, conformément aux usages établis à l’époque par les familles alliées, fut promise à mon oncle Si Hamadi Lasram. Le mariage a été célébré en 1952. Elle découvrit en son nouveau mari, qu’elle connaissait alors si peu, un homme à l’esprit pondéré, fort courtois et plein d’égard. En femme exemplaire, elle n’a cessé à son tour de lui vouer un attachement mêlé à la fois d’estime et d’admiration.
On découvrit en elle des qualités
insoupçonnables : elle était humble et les gens l’admiraient. Elle avait
surtout le sens de la famille. Très attachée à sa mère, La Sayda, sœur du
martyr et grand leader Habib Thameur et à ses deux frères, Si Lahbib et Si Salah,
elle entretenait aussi des relations imprégnées de bonté et de dignité envers
les proches de son mari. Hospitalière et généreuse, sa maison était ouverte à
tous ceux qui venaient y passer des moments agréables de détente et profiter,
durant la belle saison, de la mer. N’ayant pas eu de sœur, elle se rapprocha de
sa cousine paternelle, la Princesse Zeïneb, mariée à Si Mohamed Ben Raïs,
qu’elle ne quittait jamais. Cette dernière était la fille unique de Mohamed
Salah, dernier fils de SA Habib Bey, fin poète et connu pour ses idées
patriotiques, qui décéda à l’âge de 43 ans alors qu’elle n’avait à peine
que quelques mois.
Pleine de vitalité et de dévouement, notre chère disparue dépensait toute son énergie à aider les personnes indigentes, à fournir des besognes à ceux et à celles qui en avaient grand besoin, accomplissant bénévolement ces belles actions sans en attendre rien en retour. Elle s'implique même dans la vie sociale, participant à des événements caritatifs et fréquentant surtout le centre de l’UNFT de la localité du Kram. (Cette association féministe œuvre pour les droits civils de la femme tunisienne, pour son éducation et sa formation professionnelle, présidée, à ce moment-là, par la militante Mongia Ben Ezzeddine).
Cette chère tante m’avait pris sous son aile, lorsque je perdis ma mère. Elle fut si proche de moi, si attentionnée, si prévenante qu’elle m’avait offert le plus beau cadeau de ma vie. Elle me présenta une charmante jeune fille qui allait être ma future épouse. Mariage arrangé, disait-on, incompatible selon certains avec le changement des mentalités et l’évolution des mœurs. Cependant notre bienfaitrice a été ravie de voir notre union se révéler aussi solide et heureuse. C'est encore elle qui s'occupe, jusqu’au moindre détail, de tous les préparatifs de mon mariage.
Rien n’efface la présence d’une
personne tant aimée. Mais n’est-ce pas doux et consolant d’évoquer les
heureux moments de ce beau passé ?
Chère Princesse, je garderai de toi
l’ineffaçable souvenir de ta bonté, de la grandeur de ton âme et de la noblesse
de tes sentiments. Repose en paix auprès de ton fidèle et regretté époux, mon
oncle Si Hamadi, qui nous a quitté trop tôt et qui fut pour moi le
meilleur guide et le plus précieux des amis.
(Mes pensées les plus affectueuses vont à
mes chers cousins, Ezzeddine, Houda, Tarak et Taoufik, pour qui j’ai toujours
été le frère aîné, ainsi qu’à leur respectable oncle, Si Lahbib, doyen de la
famille beylicale, à ses fils Sami et Hatem et à sa nièce Rim).
Kh. Lasram, 3 février 2022
"La mort a des rigueurs à nulle autre pareille, on a beau la prier, la cruelle qu'elle est se bouche les oreilles et nous laisse crier" (Malherbe).
Le départ d'un être cher est une chose terrifiante. Mais face à la mort, l'amour toujours vivace que l'on garde au fond de notre cœur ne disparait jamais. le vide laissé après ta disparition, Ô Chère Raoudha, ne peut être comblé. Aimée par toute la famille, grands et petits, par tous ceux qui t'ont connue de près ou de loin, ta générosité, ta bienveillance, ta beauté et ton dévouement font que tu ne sera jamais oubliée. Face à une telle perte, l'amour est notre unique réconfort ! Cependant, on gardera toujours un sentiment douloureux qui ne nous quittera jamais. Chère Raoudha, on te chérira jusqu'à notre dernier jour...Repose en paix !
La Marsa, 27 mai 2024