Post-face du livre de Abdelaziz Bey, "Le vieux Kram, Cité des figuiers au centre des jardins de Carthage", éditions Cartaginoiseries, mars 2015.
Cherchant à exprimer l’amour qu’il ressent pour sa
ville natale, Abdelaziz Bey, auteur du présent ouvrage, nous livre un
témoignage authentique et fidèle de ce que fut le vieux Kram. Il nous décrit
avec amples détails ses quartiers, ses lieux de culte et de commerce, son
casino et ses cafés, ses villas alignées côte à côte le long du littoral et ses
paysages environnants. Il se souvient avec les yeux et le cœur de son enfance
au milieu de sa famille, de ses amis, et de ses camarades qui partageaient avec lui ces moments d’insouciance, durant la
Grande guerre, dans la cour de son école. Il nous brosse des portraits
saisissants de certains vieux habitués du Kram qu’il avait connus : dignitaires,
grands cheïkhs, bourgeois aisés mais aussi de simples employés, commerçants et
petits fonctionnaires ; tout ce monde cosmopolite qui était composé à la
fois d’autochtones et de colons originaires pour la plupart de Sicile, de Malte
ou du Midi de la France, se mêlaient dans une paisible cohabitation.
Station
balnéaire calme et accueillante, recherchée autrefois par les estivants pour la
douceur de son climat et sa plage au sable fin, Le Kram subit de nos jours les
assauts d’une forte densité de population. Ses pavillons, non dénués de charme
et de saveur, bâtis au cours des années 20 dans le pur style Art déco, munis
souvent de vérandas et enserrés de petits jardins, ont peu à peu cédé la place à d’envahissants immeubles en
béton armé. Ces constructions ont poussé leur impérieuse avancée au-delà des
rives du lac de Tunis qui, situé en arrière-plan, regorgeait d’oiseaux
migrateurs, de flamants roses, de grèbes, de sarcelles et de canards sauvages. Inévitable rançon du progrès, les lieux ont
changé et les vestiges du passé n’ont point été épargnés. A travers son récit, Abdelaziz Bey a voulu nous raconter l’histoire d’une ville telle qu’elle
a été et telle qu’il l’a vécue, et transmettre ainsi sa mémoire aux futures générations. Il y réussit pleinement
et avec bonheur.
Khaled
Lasram
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